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Plonge avec moi

Bienvenue dans l’océan, mon royaume.

Le défi: à la pêche aux friandises

Se nourrir dans la mer, ce n’est pas si facile que ça. Seuls les phoques expérimentés parviennent à capturer des proies en surface. Ici, les poissons qui vivent en bancs comme les harengs, se bousculent certes mais ils sont incroyablement rapides et agiles. Au fond de l’eau, j’ai la vie plus facile: de paisibles carrelets, crevettes, moules et morues m’y attendent. Mais pour commencer, je dois les trouver.

Mon astuce: chasser avec tous mes sens

Dans les eaux peu profondes, mes bons yeux me sont très utiles. Mais plus je plonge en profondeur, puis il fait noir autour de moi. Ce n’est pas un problème! En effet, par chance, la plupart des poissons ne sont pas muets – et moi, j’ai l’ouïe fine. De plus, mes longues moustaches perçoivent le moindre courant généré par un poisson qui nage.

«Muet comme une carpe», vraiment?

L’océan n’est jamais totalement silencieux. Les baleines chantent. Les poissons tambourinent, grognent… ou pètent. Mes compères mâles attirent l’attention en émettant des grondements sourds. Et que dire des humains dont les machines sont souvent très bruyantes!

Le savais-tu?

Au total, les océans contiennent près d’1,3 trilliard de litres d’eau. Pour transporter un tel volume dans des camions-citernes, il faudrait créer un convoi qui ferait plus de 100 milliards de fois le tour de la Terre.

Peux-tu distinguer les sons sous-marins? Un voyant s’allume près de l’animal que tu écoutes. En soulevant le volet, tu découvriras comment et pourquoi ce son est produit.

L’aiglefin (Melanogrammus aeglefinus) est l’une de mes proies préférées. Avec sa vessie natatoire et des muscles spéciaux, il génère un roulement de tambour parfois si rapide qu’on n’entend plus qu’un long vrombissement. Les muscles «musiciens» de ce poisson grandissent avec lui et sont de taille différente chez les mâles et les femelles. Par conséquent, ils nous permettent de deviner l’âge et le sexe d’un aiglefin au son qu’il émet.

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, le scorpion de mer (Myoxocephalus scorpius) est un poisson inoffensif – sauf pour les petits crabes et vers qu’il chasse la nuit. Le scorpion de mer communique en frottant ses muscles crâniaux aux os de son épaule. En s’aidant de sa grande bouche comme amplificateur, il réussit à produire un grondement très grave. Le scorpion de mer gronde surtout pendant la période de reproduction, mais aussi quand il se sent menacé.

Les harengs (Clupea harengus) avalent de l’air en surface, le stockent dans un organe spécial et l’expulsent par le derrière. Ils communiquent grâce aux pets sonores qu’ils émettent. Dans leur version originale, ces pets sont brefs et peu spectaculaires. Pour les oreilles humaines, ils ressemblent à une sorte de clic. Ce que tu entends, c’est un son fortement ralenti.

La crevette cardon rouge (Alpheus glaber), également appelée crevette-pistolet, est considérée comme l’animal le plus bruyant au monde. En refermant ses pinces creuses d’un coup sec, elle produit trois choses: un jet d’eau proche des 100 km/h, une implosion et une détonation supérieure à 200 décibels – soit plus qu’un avion à réaction. Le jet d’eau lui permet de communiquer avec ses comparses ou de menacer ses ennemis. L’implosion fait brièvement bouillir l’eau autour de la crevette et étourdit les petits animaux que la crevette peut ensuite dévorer.

Nous aussi, les phoques, nous produisons des sons sous l’eau, mais moins que sur terre. C’est sans doute mieux ainsi, car nos hurlements sont plutôt désagréables. Enfin, seulement pour vous, les humains. Pour nous, ce sont des cris d’appel qui veulent dire: «Eh, je suis là!»

Mon grand cousin, le phoque gris (Halichoerus grypus), vit avec moi dans la mer du Nord et la mer Baltique. Les applaudissements bruyants que vous entendez sont des signaux d’alerte sous-marins. Les phoques gris font claquer leurs nageoires l’une contre l’autre pour avertir les autres du danger.

Le chant de la baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) est à la fois extrêmement mélodieux et très complexe. Les humains disent que ce chant est structuré comme votre langue et qu’il est transmis par les mères à leurs petits. C’est donc une véritable langue maternelle. Les baleines à bosse communiquent à l’aide de brèves mélodies, par exemple lorsqu’elles encerclent des bancs de poissons. Les chants longs sont uniquement produits par les mâles pendant la saison des amours.

Vous, les humains, avez emprunté le sonar du bateau au dauphin. Cet appareil émet des sons bruyants qui reviennent comme un écho lorsqu’ils butent sur le fond de la mer ou sur des objets. Plus l’eau est profonde, plus l’écho est long. Cela permet de détecter les bancs de poissons et les bas-fonds. Malheureusement, le sonar est si bruyant que les baleines, les poissons et de nombreux autres animaux en pâtissent. Les baleines sont même parfois désorientées et s’échouent sur les côtes quand elles ne peuvent plus entendre leur propre écho.

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